L’été 2024 bien que pluvieux, n’a pas été épargné par les envols de scolytes typographes, fossoyeurs de l’épicéa. Les dommages sont intenses sur l'ensemble du territoire, ils atteignent encore cette année des niveaux records. 21 forêts du départements ont plus de 15% de leurs surfaces impactées. Pour des forêts communales comme Giron, Ruffieu ou Vaulx St Sulpice cela peut représenter 40% des surfaces. Le dépérissement du Sapin, lui, a en revanche ralenti, profitant de l’humidité abondante : nous avons ainsi à l’automne 2024 moitié moins de sapins dépérissants que l’an dernier à la même époque.

Le suivi mis en place par les gestionnaires forestiers permet d’évaluer assez finement les surfaces et les volumes impactés.  Ainsi l’ONF évalue à plus d’un millier les hectares forestiers qui mériteraient, dans notre département, des travaux de reconstitution.  Pour mémoire, le Plan de relance 2020-2022 avait aidé les communes à financer près de 200ha de plantations dans notre département. Ce rapport indique à quel point notre filière n’est pas dimensionnée pour répondre aux besoins engendrés par les dépérissements. Et ce, quelques soit les facilités budgétaires accordées par le gouvernement.

Voilà pourquoi l’orientation donnée en cellule de crise entend miser principalement sur du suivi de régénération naturelle sans plantation dans les années à venir. Les opérations de dégagement des semis et de dépressage des jeunes plants pourront être financées par le dispositif pérenne France 2030 mais également par Sylv’acctes ; les fonds locaux de plantation ainsi que certains opérateurs de compensation, selon les localités et les caractéristiques techniques des chantiers.

Les efforts à fournir devront sans aucun doute être le fruit d’un travail resserré entre le diagnostic des gestionnaires, la capacités des entreprises et la volonté des propriétaires forestiers. C’est pourquoi notre association milite pour le partage des informations et la mutualisation des moyens. Nous pensons que l’élu forestier doit être à même d’opérer ses arbitrages en connaissance de cause. Un outils comme l’Observatoire des Montagnes de l’Ain est à ce titre particulièrement utile.  Mis en place en 2008 et animé par le CNPF, l’ONF et la Réserve Nationale Naturelle du Haut Jura, il dispose de données fines relatives à la dynamique forestières de près de 125 000 hectares forestiers situés sur les Montagnes de l’Ain.

Quelles seront, dans les années à venir, les zones à renouveler prioritairement ? En analysant les dynamiques de régénération naturelle et l’impact du gibier ; en intégrant plus systématiquement les enjeux environnementaux et les fonctionnalités écologiques du milieu, nous poursuivrons l’ajustement de notre sylviculture.

Dès la moitié de l’année 2025 sera accessible l’analyse de l’ensemble des résultats de la troisième campagne de relevé. Un atout de taille pour adapter les politiques forestières locales et communiquer auprès du grand public.

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https://patrimoines.ain.fr/n/observatoire-forestier-pour-les-montagnes-de-l-ain/n:1597